La nouvelle Cythère
Quand Monsieur De Bougainville ramena en France sa description émerveillée de Tahiti (où il avait fait une escale de dix jours, dix mois seulement après l’anglais Samuel Wallis,mais trop tard pour pouvoir en revendiquer la découverte), l’opinion générale y trouva une confirmation des thèses de Jean Jacques Rousseau sur « le bon sauvage ». L'île porta brièvement le nom de "Nouvelle Cythère" en référence à l'île de l'amour de la mythologie.
En fait les Polynésiens n’étaient ni bons ni sauvages et les vahinés qui se jetaient à l'abordage des équipages ébahis, vétues seulement d'une fleur d'hibiscus à l'oreille, ne le faisaient pas pour le charme de ces matelots édentés par le scorbut mais pour se faire offrir des clous en fer qui pourraient être transformés en outils plus performants que les haches de pierre. Mais la beauté des îles était bien réelle.
Ce mythe polynésien fait encore recette aujourd’hui. Qui n’a rêvé des mers du sud, de la douceur d’un lagon bleu sous les cocotiers, de la beauté des insulaires ?
Pour nous faire une opinion, nous avons parcouru la Polynésie pendant deux mois et visité des dizaines d’îles : Tahiti bien sûr, mais aussi les îles de la Société, les Marquises, les Toamotou, les Australes …Loin des hôtels de luxe et des paquebots de croisière.