Le jour où la pluie viendra
Pour l'instant, on tient le coup! La canicule n'aura duré ici que le temps d'un week-end, suivie d'un petit grain qui a à peine mouillé le feuillage mais qui m'a permis de remplir mes citernes à moitié. Tout le monde m'a pris pour un fou quand j'ai fait creuser un réservoir de six mètres cubes pour un tout petit jardin. Et depuis, j'ai encore rajouté des citernes supplémentaires. Je récupère toute l'eau qui tombe du ciel: sur les toitures, les allées, les terrasses. J'avais même commencé à recueillir l'eau du parking de l'auberge, mais j'au dû y renoncer car il y avait de la boue qui colmatait les filtres. (sans compter les irisations suspectes dues aux fuites d'huile ou aux gaz d'échappement). D'habitude, toute cette eau ne me sert absolument à rien. Le trop plein part au puits perdu qui finit même parfois par déborder en hiver. A quoi bon arroser en Bretagne? Mais prudence est mère de la sureté. Et moralité, cette année j'ai encore de l'eau au moment où j'en ai le plus besoin..
La dernière fois que j'ai vu une sécheresse pareille, c'était en 1976. Il n'était pas tombé une goutte entre avril et septembre, et ensuite il a plu tout l'hiver, on restait embourbés dans les champs. Cette fois-ci, ça a commencé en mars. Je laisse aux climatologues-astrologues la responsabilité de dire que maintenant ce sera comme ça tous les ans. Pour l'instant je rationne l'eau au maximum en espérant une petite averse de temps en temps en attendant l'automne. Il finira bien par pleuvoir, le problème c'est de savoir quand et combien. Deux questions aux quelles nos météorologues patentés n'ont jamais été fichus de répondre, même s'ils peuvent faire des prévisions pour 2050.