Eloge du bleu
En cette fin d'avril à Kervouroc, les floraisons sont bleues. Les gros buissons d'echium fastuosum font masse, mais les céanothes leur répondent, et les myosotis apparus spontanément dans les coins d'ombre leur font écho.
Le bleu, c'est aussi la couleur que Katel avait choisie pour la peinture des structures du jardin, en contraste avec le rose, censé être la couleur dominante.
La langue bretonne a un problème avec la couleur bleue. Le dictionnaire vous traduira par glaz. Mais glaz, c'est le bleu de la mer, qui ici est rarement turquoise. Glaz, c'est aussi le vert de la verdure. Pour la couleur de la peinture bleue, chez nous on dit bleunv (prononcez blin) et pour la peinture verte, gwer, termes que je soupçonne fortement d'être empruntés au français. Nos ancêtres étaient-ils daltoniens ?
Pour ne pas avoir à trancher la question, il a été décidé que les prochains aménagements autour des jardins de la rivière seraient peints en rouge !