Sénégal : l'enfer des villes
Vous l'aurez compris: lors de ce voyage au Sénégal nous avons évité comme la peste les zones touristiques et les villes. Cependant de temps à autre il faut bien traverser une bourgade . On sait longtemps à l'avance qu'on approche quand on voit les sacs en plastique fleurir les baobabs.
Une ville, c'est avant tout un marché. Les marchandises proposées sont à la mesure de la pauvreté des acheteurs.
Les normes d'hygiène sont assez différentes de celles qui ont cours dans l'union européenne. Comme en Europe les citadins sont trop occupés pour balayer devant leur porte. Le problème ici c'est que personne n'est payé pour le faire à leur place. Dans les villages comme dans nos villages, chacun se sent responsable et les ordures ne trainent pas.
Le Sénégal, c'est le pays de la débrouille. Toutes sortes de métiers improbables prospèrent: récupération et reyclage sont les mamelles de l'économie sénégalaise. Même l'aluminium est refondu à même la rue pour produire des marmites neuves.
En ville, la langue officielle est le français. Les enseignes colorées le proclament comme un écho de l'époque coloniale.
Le sport national au Sénégal, c'est le footbal. Les enfants jouent pied nus. Quand nous demandions aux jeunes de quoi ils avaient besoin, la réponse invariable était : un maillot pour jouer au foot ! Il ne leur venait même pas à l'idée qu'on puisse jouer avec des chaussures. A voir des jeunes apprendre à jouer au foot dans une décharge pour finir éboueurs à Paris, je me disais que s'ils apprenaient à ramasser les ordures ils finiraient peut-être footballeurs.