Le lavoir de Kervouroc
C’est un lavoir oublié. Le chemin public qui y conduit est totalement obstrué par les ronces, les arbres qui ont poussé au milieu et les déchets que certains riverains y ont accumulé (jusqu’à des carcasses de voiture !)
Il y a cinquante ans, c’était le centre de vie de tout le quartier. Les femmes de sept ou huit fermes des alentours venaient y laver leur linge. L’eau de la fontaine était pure. C’était l’eau qu’on venait puiser pour la boisson et pour la cuisine.
La fontaine,
autrefois source de vie, aujourd'hui trou d'eau fétide
Il y a peu la municipalité rappelait que cet endroit est public et qu’il ne faudrait pas se l’approprier. C’est un comble ! Parce que la mairie ne fait rien (et se garde même de venir y jeter un coup d’œil), il faudrait que nous cessions d’entretenir ce qui constitue un patrimoine inestimable. Le lavoir de Kervouroc a toujours été entretenu par les gens du quartier. Les anciens propriétaires de la ferme ont mis un point d’honneur à le sauvegarder. Nous ne le laisserons pas détruire par le lierre et les ronces.
Un groupe de jeunes américains en stage linguistique cherchait des « jobs » pour entrer en contact avec la population. Je leur ai proposé de venir m’aider à nettoyer le lavoir. Ils n’avaient aucune idée de ce que pouvait être un lavoir mais ils ont été enthousiasmé.
Ils ont rencontré Anne-Marie, quatre vingt dix ans, l’ancienne propriétaire de Kervouroc, qui leur a parlé de la vie d’autrefois, des voisines qui se retrouvaient pour laver leur linge, mais aussi pour parler, échanger des nouvelles et rire beaucoup. C’était le temps de radio-lavoir où on ne connaissait pas internet et où les informations se transmettaient en pleine nature.
Anne-Marie évoque les bons moments passés autour de ce lavoir.
Il reste beaucoup à faire pour remettre ce lavoir en état. Une toilette annuelle est le minimum nécessaire pour qu’il ne s’écroule pas et reste dans mes possibilités.
Après nettoyage : une année de survie assurée.
Et après ?
Mais il faudrait jointoyer le dallage et les couronnements, refaire la vanne, dégager l’arrivée de la source, élaguer les grands peupliers (et peut-être même penser à les remplacer, certains sont déjà morts)
La vanne est cassée. La base est totalement scellée par la rouille.
Pour nettoyer efficacement, il faudrait vider le bassin et c'est impossible !
Et enfin, dégager le chemin public et l’intégrer dans un itinéraire de randonnée pour faire à nouveau du lavoir de Kervouroc un espace de convivialité. Le jardin que je construis tout autour lui servira d’écrin.
Un lavoir autrefois au temps de sa pleine activité : c'est celui de Prat ar C'halvez ou ma grand-mère lavait encore son linge dans les années 60 et où je venais enfant puiser de l'eau à la source : de l'eau fraiche et pure, la seule que nous buvions à la maison.