Jours tranquilles à Maupiti
Maupiti a refusé le tourisme de masse et les grands hôtels. Pourtant son lagon aux eaux turquoise est bien plus beau que celui de Bora-Bora et bien plus riche en biodiversité : coraux sompteux et pleins de vigueur, raies mantas, poissons multicolores...Une poignée de pensions de familles tenues par des autochtones hébergent les quelques heureux touristes qui séjournent ici. On y déguste le poisson crû tout frais pêché et le fruit de l'arbre à pain.
Maupiti a joué un rôle particulier dans l'histoire de la Polynésie. Son marae, lieu de culte formé d'une plateforme de pierre, est le plus ancien du triangle polynésien. Les rois d'Hawaï, des Samoa et de Nouvelle Zélande venaient y chercher le mana, le pouvoir. Il n'en reste pas grand chose. Les pierres soulevées par les vagues et la végétation, se sont disloquées. Le mana est retourné à la terre, un arbre ayant malencontreusement recouvert de son ombre le puits par où il remontait des profondeurs. Le descendant des grands prêtres est devenu diacre de l'église protestante.
De quoi vit-on à Maupiti ? De la pêche, mais on ne peut pas exporter le poisson faute de moyens de transport. D'agriculture, mais fruits et légumes restent pourrir faute de débouchés. Le seul employeur est la commune. C'est un employeur généreux puisque les emplois sont nombreux et deux fois mieux payés qu'en France. La seule activité économiquement viable est le tourisme. Les pensions sont aussi le meilleur débouché de la pêche et de l'agriculture.