Parlez moi de la pluie
Je n'irai pas jusqu'à ajouter comme Brassens: " le beau temps me dégoûte et m'fait grincer des dents", mais enfin ça fait un moment qu'on l'attendait cette bonne pluie rafraichissante qui redonne des couleurs à la nature. Pardon pour ceux qui ont subi des orages dévastateurs, mais chez nous la mer est là pour éponger le trop-plein de ces deux jours jours de douche presque continue. Cinquante millimètres, de quoi tenir deux semaines et puis après il nous restera les citernes remplies à bloc pour arroser.
Pourquoi me direz-vous cette obsession de l'eau? C'est vrai que j'ai cette étrange maladie: je souffre avec les plantes dès que le taux d'hygrométrie descend trop bas. Un chaton qui miaule me laisse totalement indifférent alors que je ne supporte pas qu'une plante meure de soif. D'ailleurs mes petites filles ne manquent jamais de me rappeler que je suis une brute sans cœur quand je chasse à coup de bâton leurs adorables petites chèvres qui non contentes de manger les rosiers rongent l'écorce des arbres jusqu'à ce qu'ils périssent.
On parle très sérieusement de l'intelligence des plantes. Elles seraient capable de communiquer entre elles et posséderaient même un cerveau caché dans leurs racines. Le débat est ouvert aujourd'hui pour savoir si les plantes ont la capacité de ressentir la douleur, ce qui les placerait directement dans la catégorie des victimes avec les animaux d'élevage, les femmes et les personnes de couleur (dont les verts). Vaste question qui ne me tourmente pas excessivement puisque je suis vieux, mâle et blanc, donc coupable, mais totalement irresponsable. Tant pis, je continuerai quand même à contempler la beauté de ce monde que je trouve bien plus beau après la pluie.