jardins flottants
Les jardins flottants du lac Inle en Birmanie sont devenus en quelques années l'attraction touristique majeure du pays. Sur les marges de ce lac peu profond, des radeaux composés de couches alternées de végétaux et de boue sont ancrés sur des perches en bambou et peuvent ainsi suivre les variations du niveau de l'eau. C'est parait-il ainsi qu'on cultive toutes sortes de légumes depuis la nuit des temps.
Je me suis tout de suite demandé ce qu'on peut bien cultiver avec une telle couche de(mauvaises) herbes. C'est vrai qu'on est en janvier et qu'il fait encore trop froid la nuit pour les cultures. Impossible d'aller voir de près, les jardins flottants ne supportent pas le poids d'un homme, il faut tout faire depuis une barque. Et d'ailleurs le piroguier ne veut pas ralentir pour ne pas faire caler son hélice dans les jacinthes d'eau.
La base de ces radeaux flottants est en réalité constituée de jacinthes d'eau, une plante invasive originaire du Brésil, qui est en train d'étouffer le lac. L'initiative intelligente des paysans lacustres a été de découper de longues bandes dans l'inextricable fouillis de tiges et de racines qui envahit les eaux peu profondes et de les remorquer à l'emplacement de leur "champ". Là ils les bloquent avec des perches en bambou avant de les recouvrir de couches alternées d'algues et de de limon extrait sur place. Cette technique remonte tout au plus au milieu du XXème siècle et est consacrée à la monoculture de la tomate (45 000 tonnes par an). Engrais et pesticides sont utilisés comme ailleurs et les variétés de semences utilisées viennent de grandes firmes comme Monsanto. Pas plus bio que nos tomates de serre en hydroponie, mais exotique à souhait!