Eidsborg Stavkirke
C'est par hasard (mais le hasard existe-t'il ?) que nous avons rencontré cette église perdue dans les montagnes du Télémark le lendemain de notre débarquement en Norvège. (Je rappelle pour ceux qui ne suivent pas bien que je raconte l'histoire à l'envers, si bien que plus on remonte vers le début du voyage, plus on se rapproche de la fin du récit.)
C'est en cherchant un coin tranquille pour poser notre maison à moteur que nous sommes tombés sur ce joyau dans son écrin de verdure. Comme coin tranquille on ne fait pas mieux. Le village est tout en bas au fond de la vallée, au dessus c'est la forêt et pas loin il y a un torrent qui cascade joyeusement. Ce ne sont pas les habitants du cimetière qui vont nous déranger.
L'église de Eidsborg a traversé les siècles sans grands changements. Juste une bonne couche de goudron tous les ans pour être sûr qu'elle se conserve. A force, ça fait beaucoup de goudron et les sculptures (il n'y en a pas beaucoup, c'est une église toute simple) ont tendance à s'empâter. Les gouttes qui pendent du toit, ce ne sont pas des gouttes de pluie, mais des stalactites de goudron figé.
L'église est fermée. Dommage ! Etrange dans un pays où tout le monde fait confiance à tout le monde, où on laisse une boîte sans clef pour recueillir l'argent dans certains campings, où les églises sont ouvertes d'habitude. L'explication se trouve sur la porte d'entrée couverte de graffitis. Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait, disait Michel Audiard .
Première rencontre avec un cimetière norvégien. On apprend beaucoup de la vie des gens dans un cimetière. Ici la tombe est marquée par une simple stèle devant laquelle il y a un espace fleuri de la taille d'une jardinière de balcon, tout le reste de l'espace est en gazon impeccablement tondu. Et chaque tombe est fleurie !