Jaisalmer
Les murailles de Jasalmer, caressées par le soleil couchant, ont la couleur dorée du sable du désert.
D'abord repaire de pillards, la formidable citadelle admirablement située sur la route des caravanes, aux portes du désert du Thar, devint vite une opulente cité marchande.
Les chroniques racontent qu'aux premiers temps de la cité, les guerriers rajpoutes de Jaisalmer poussèrent l'audace jusqu'à piller la caravane du sultan de Delhi qui s'en revenait d'un pélerinage à la Mecque. En représailles la ville fut assiégée. Après un siège de huit ans, à bout de ressources mais refusant de se rendre, les guerriers se lancèrent dans une charge suicidaire tandis que 24 000 femmes et enfants se jetaient dans les flammes d'un immense brasier. Cette pratique de suicide collectif appelée "Jauhar" se retrouve dans l'histoire de toutes les forteresses du Rajasthan. C'est la version communautaire du sati, le sacrifice des veuves sur le bûcher de leur défunt mari. Aux portes de Jaisalmer des mains peintes en rouge évoquent ce sacrifice.
A l'étroit dans ses murailles, la cité du désert recèle des merveilles d'architecture. Au détour des rues étroites on découvre partout des havélis, ces anciennes demeures de riches marchands ornées de dentelles de pierre dignes des mille et une nuits.
Comme toute ville indienne, Jailsamer est grouillante de vie. L'infiltration des eaux usées menace de faire écrouler les murailles construites sur du sable. Mais qu'importe! Elles résistent depuis mille ans à tous les assauts. Alors pourquoi tomberaient elles justement aujourd'hui ?