jardin de Vauville
Une dune rase exposée au vent du large tout au bout du cap de la Hague: Voilà bien le dernier endroit où espérer voir prospérer un jardin et qui plus est un jardin exotique. C'est pourtant le pari fou d'une dynastie de jardiniers explorateurs.
Il y a eu des moments difficiles comme cette tempête de 1987 qui a ravagé les grands eucalyptus, mais le jardin a tenu bon. Au premier rang, pour encaisser les coups de boutoir du vent et du sel, des phormiums, des cordylines, des bambous et des palmiers chanvre (trachycarpus fortunei) plantés très serré. A l'intérieur, à l'ombre des eucalyptus à demi-couchés, parmi les troncs torturés par les tempêtes, toute une flore fragile,venue des quatre coins du monde.
Rhododendrons et hydrangéas plantés en 1975 soulignent les contours des allées et des clairières, tandis que derrière les murs de l'ancien potager les plantes les plus frileuses s'épanouïssent sous le regard des grands echiums et des fougères arborescentes.
Le ruisseau qui traverse le jardin donne naissance à de superbes jardins d'eau où l'exubérance des gunneras peut s'exprimer en toute majesté.
Guillaume Pellerin a rejoint le paradis des jardiniers l'été dernier. Il nous laisse une belle leçon d'architecture paysagère, mais aussi un exemple de courage et de persévérance. Il nous laisse ce jardin que ses successeurs sauront sauvegarder et embellir.