Betancuria
En 1408, Jehan de Bethancourt, gentihomme normand, débarque sur Fuerteventura pour conquérir au nom du roi d'Espagne une île divisée entre deux royaumes Ganches ennemis. C'est avec cent ans d'avance le prologue de l'horrible épopée des conquistadores.
De ce royaume qu'on pourrait qualifier d'opérette s'il n'était pas le fruit d'une horible tragédie tous les éléments sont encore en place. La minuscule ville de Bétancuria, capitale éphémère d'un royaume évanouï, oasis au coeur de montagnes arides, existe toujours avec son église forteresse et ses maisons coloniales. Le calme de cette vallée hors du temps n'est troublé que par les cars de touristes qui s'arrètent un quart d'heure.
Des Ganches exterminés il ne subsiste que ces statues au sommet du col qui méne à Betancuria . Ce n'étaient après tout que des sauvages, juste bons à devenir des esclaves dociles ou à mourrir sous le fouet. Il reste le paysage. N'est-ce pas l'essentiel ?
Au temps des conquistadores on accédait à Bétancuria directement de la mer par le barranco. Vingt kilomètres d'ascencion à travers des gorges abruptes. Un chemin périlleux avec pour seule garantie la protection de la vierge de l'hermitage de la Pena.
Du port d'Ajuy où débarquaient les galions, il ne reste plus rien. Même si les grottes qui parsèment les falaises font rêver de pirates et de trésors, les extractions de calcaire fossile pour produire de la chaux au XIXeme siècle ont profondément modifié le paysage.