Hierro, île du bout du monde
Hierro a longtemps marqué la fin du monde connu. Les Romains y ont débarqué. C'est peut être eux qui y installèrent les Guanches comme colons. Christophe Colomb la doubla lors de son premier départ pour l'Amérique. Sous la dictature de Franco c'était encore un lieu de bannissement pour les opposants politiques.
Pour les colons espagnols qui s'installèrent à partir de 1405, après avoir réduit les Guanches en esclavage, et pour leurs descendants le sentiment d'isolement dut être extrème. Condamnés à vivre en autarcie par la rareté des communications avec le reste du monde, ils étaient à la merci des terribles sécheresses qui ont ravagé périodiquement cette île sans eau. Le village fantôme de Casas Guinea illustre bien les conditions de vie spartiates qui régnaient encore au mileu du XXeme siècle. Sous les maisons édifiées au pied de la falaise avec des blocs de lave bruts, on retrouve les grottes dans lesquelles vivaient les Guanches avant la conquête. Elles servaient de caves et de bergerie.
Après une période de prospérité relative due au commerce du vin (excellent par ailleurs) avec des bateaux anglais en transit, les grandes sécheresses du début du XXeme siècle amenèrent une grande partie de la population à prendre la mer sur des embarcations de fortune pour immigrer clandestinement au Vénézuela. La moitié de ces boat people, plusieurs centaines de personnes, disparut dans l'Atlantique.
Aujourd'hui, Hierro se développe à nouveau grâce à un tourisme intelligent basé sur la randonnée et la découverte de la nature qui outre des emplois directs crée aussi un débouché pour les produits de l'agriculture (dont l'agneau et le vin sont les deux fleurons)